
La cérémonie a été illuminée par la présence de la geisha Kikugawa Tayû (菊川太夫) qui était parée de ses plus beaux atours traditionnels : kimono, uchikake (long kimono à l’ourlet rembourré), geta (sandales) de 15 cm de haut , kanzashi (épingles à cheveux) de toutes sortes , maquillage impeccable et dents noircies.
Une présence phénomène, surtout lors de sa prestation de chant au koto 琴(longue cithare japonaise à 13 cordes) et lors de la danse qui a suivi. Photos interdites pendant la performance je ne peux donc vous faire partager ces instants magiques…mais une vidéo de 2012 sur Youtube existe :
Kikugawa Tayû fait partie des geisha du quartier de Shimabara 島原 à Kyôto et comme son nom l’indique, elle est au plus haut rang qui soit : Tayû 太夫, c’est à dire geisha la plus experte et la plus confirmée. Ce rang peut aussi s’appeler Kottai こったい qui donc désigne une courtisane (ou Oiran 花魁) experte dans les arts traditionnels et les sorties mondaines, qui peut choisir ses prétendants et avoir une certaine liberté. Un statut donc à ne pas confondre avec le plus trivial Yûjo 遊女 (ou fille de joie) ou encore avec les chastes Maiko 舞子 (ou apprenties Geisha).
Véritable oeuvre d’art vivante, elle fait aussi un joli écho aux courtisanes du passé (du quartier Yoshiwara notamment) et à celles qui peuplent les oeuvres de peintres Nihon-ga comme Tayuu 太夫(1920) de Uda Tekison 宇田荻邨 (à gauche) et Kisaragi Tayuu 如月太夫 (1935) de Kainosho Tadaoto 甲斐庄楠音 (à droite).