
Aujourd’hui quelques photos de Nagano (長野), la fameuse station de ski qui a accueilli les jeux Olympiques d’hiver de 1998.
La visite commence par le temple Zenkôji (善光寺), construit au VIème siècle et appartenant aux deux écoles du Bouddhisme : Tendai et Jôdo (天台宗、浄土宗). Ce temple est célèbre pour son Hibutsu (秘仏), ou Boudhha caché, statue qui n’est jamais montrée à personne et qui serait la toute première statue de Bouddha importée au Japon.
Il est également lié à la culture populaire avec cette expression : “Gyuu ni hikarete, zenkôji maïri” “牛に引かれて善光寺参り” dont le sens littéral nous dit : “se rendre à Zenkôji, attiré par un boeuf” et dont le sens figuré pourrait se formuler ainsi : se rendre quelque part par la force des choses.
En fait cette expression est liée à une légende, celle d’une vieille femme qui étendait son linge près d’une rivière et d’un boeuf venu se prendre les cornes dans le linge. Pris de panique le boeuf s’enfuit avec le linge et la vieille femme n’a d’autre solution que de lui courir après pour le récupérer. Sans s’en rendre compte, cette course l’amène jusqu’à Zenkôji. Mais à peine arrivés, à la grande surprise de la femme, le boeuf disparait. La suite de l’histoire montre que le boeuf n’était en fait que l’apparition du Bouddha Amida (Amida Nyorai 阿弥陀如来) et que la femme serait devenue nonne à la suite de cette “rencontre” fortuite. L’expression retient donc la première partie de la légende avec cette idée d’aller quelque part sans en avoir eu l’intention au départ, de se laisser guider par les signes et le hasard.
Suite de la ballade avec l’arcade marchande qui abrite des trésors comme un cinéma vieux de plus de 100 ans, une bouquinerie encore dans son jus et des bâtiments de toutes sortes, des années 50 aux années 80…un vrai voyage dans le temps !
Pour finir, l’attraction locale : le parc aux singes des neiges !
Situé à Yudanaka, une petite ville à une heure de Nagano (en bus ou en train express), le Jigokudani Snow Monkey Park (地獄谷野猿公苑) s’élève à plus de 850m et accueille des milliers de visiteurs chaque année (14 000 en 2006, 23 000 en 2010 !).
Créé en 1964 et rendu célèbre en 1970 grâce à une parution dans Life Magazine, le parc abrite plus d’une centaine de singes, plus précisément des macaques japonais, les seuls à vivre dans des régions aussi froides. En plein hiver, le site peut en effet atteindre les -10° C et recevoir plus d’un mètre de neige, un environnement rude et pas vraiment adapté aux primates, ce qui les pousse donc à aller se réchauffer dans la source naturelle d’eau chaude qui passe dans cette “vallée de l’enfer” (traduction littérale de Jigokudani, qui combine vallée avec enfer, pour traduire en un mot l’odeur de soufre et la chaleur dégagée par les sources).
Nourris par les gardiens du parc, les singes sont plutôt dociles et se laissent approcher sans problèmes. L’atmosphère est cependant un peu tendue car l’hiver est la pleine saison des amours pour eux, ce qui peut occasionner quelques frictions entre les mâles. Mais à part ça, le troupeau vaque à ses occupations habituelles : s’épouiller, courir, manger, s’occuper des petits… et se baigner dans la source d’eau chaude bien sûr (pour ceux qui aiment seulement, pas tous les singes ont recours à cette pratique).
Les humains qui voudraient savourer un bain bien chaud peuvent se rendre dans l’un des nombreux Onsen (温泉) (auberge avec bain réservés aux pensionnaires) ou Sentô (銭湯) (bains publics en entrée libre) de Yudanaka, la ville en contrebas du parc. Il n’y a que l’embarras du choix, avec des formules journée ou séjour en demi-pension, et même des bains de pied gratuits en plein air, les très conviviaux ashi-yu (足湯).